jeudi 8 janvier 2015

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Comment parler de Charlie Hebdo à l'école? Une prof témoigne "Ce fut ma plus dure journée de prof"



CHARLIE HEBDO - Sur l'horreur, il a fallu mettre des mots. Après avoir passé des heures sur Internet, navigant entre d'obscurs blogs et des réseaux sociaux déchaînés, les élèves avaient besoin d'entendre une parole apaisée. Alice*, 27 ans, en est convaincue. Cette professeur d'un collège sensible parisien contactée par Le HuffPostest ressortie lessivée de sa journée de cours. "Une journée nécessaire, enrichissante", dit-elle d'emblée, "mais aussi très fatigante, plus que d'habitude".
Dans son collège, où il y a une forte communauté musulmane, les esprits devaient être rassurés. "Ils ont vu des sites d'extrême-droite, des titres terribles contre l'Islam. Quand je leur ai dit que jamais ni moi, ni personne dans le collègue n'allait faire ce genre d'amalgames, j'ai senti qu'ils étaient contents." Aujourd'hui, ce jeudi 8 janvier, Alice a décidé de bousculer le programme de ses cours pour parler avec ses élèves, des 5e et des 4e, âgés de 12,13 et 14 ans.
"J'ai commencé par leur dire que j'étais triste et que c'était la première et la dernière fois que je leur parlerai de moi ainsi. En tant que professeur d'éducation civique, je me devais de le faire, en tant que citoyenne aussi", affirme-t-elle avec force. Contrairement à de nombreux autres enseignants en France, Alice a eu la chance d'avoir quelques heures mercredi et jeudi matin pour préparer soigneusement son intervention pour être sûre de ne pas se faire submerger par les interventions des élèves et par l'émotion. "J'ai tout simplement repris les fondamentaux, les premiers articles de la Constitution, les Unes de la presse étrangère. Je voulais qu'ils comprennent avant tout l'ampleur de cet événement".